La marche à pied en costume cravate
La marche à pied en costume cravate
En nouant ma cravate ce matin et en enfilant ma veste j'étais loin, alors très loin de m'imaginer ce qui m'attendait au terme de la journée.
Pourquoi ai-je dû me tirer à quatre épingles? Simplement parce que je devais assister mon patron pour son cours à la faculté. Mon patron est toujours très bien habillé. Je suis obligé de faire de même!!!
Donc pendant quatre heures j'ai entretenu les étudiants autour du "ça", du "moi", du "surmoi" et de l'"idéal du mois". Pendant le cours, en milieu d'après-midi, il s'est mis à pleuvoir. Cela n'annonçait rien de bon. A Kinshasa, après la pluie c'est le boue-temps, en plus le transport public devient très compliqué.
Sur l'avenue de la Libération, jadis appelée avenue du 24 novembre, j'ai facilement trouvé un taxi en direction du boulevard du 30 juin.
Quelques minutes plus tard j'étais à bord d'un taxi en route vers Kintambo- magasins. Une fois débarqué, j'ai compris que ça commençait à sentir le roussi. un nombre impressionnant des piétons attendait un minibus, un bus ou un taxi qui n'arrivait pas. Je me suis mis à l'écart, avec ma veste et ma cravate "made in Italy", je ne sais me retrouver dans la cohue pour monter à bord de quelques rares bus en direction de Binza UPN. Pour mon bonheur, un taxi qui répugnait à s'arrêter devant la grande masse des clients, vient s'arrêter devant moi. "Delvaux" crie le chauffeur. Je m'engouffre calmement, un sourire satisfait au coin de la bouche. A peine a-t-on avancer quelques dizaines de mètres que je comprends pourquoi c'est si difficile à Kintambo. Un énorme embouteillage dans la direction de Saint Luc ralentit la progression des véhicules. Mais notre chauffeur a plus d'un tour dans son sax. Il ne reste pas sur sa bande, il emprunte celle supposée réservée aux véhicules qui viennent dans le sens opposé. On dépasse tout le monde. Je suis tiraillé entre ma répugnance pour un une pratique illégale et déloyale et la satisfaction de me retrouver rapidement chez moi pour sécher mes habits trempés. Il avance bien ce chauffeur. Il quitte l'avenue Nguma et par des chemins par lui seul connu nous emmène en deux temps trois mouvements aux abords du Guest house de ma Campagne aux environs de l'école Bérée. C'est là que mes malheurs vont commencer. Toutes les voitures en direction du Palais des marbres sont à l'arrêt. Impossible d'avancer sous ces gouttelettes qui continuent à tomber de plus belle. Notre chauffeur dont j'ai tout de même admirer l'audace tout à l'heure nous annonce alors tranquillement qu'il n'avait plus de carburant pour nous conduire à Delvaux!!!Il nous demande de monter dans un autre véhicule. Impossible de trouver une place. Je me mets donc à marcher, à pied, avec des chaussures normalement prévues pour pavaner, pas pour marcher. Au bout de 500 mètres je me rends compte que l'exercice sera douloureux. Je n'avais pas le choix. Au bout de 1000 mètres j'ai sagement décidé de tenir ma veste en bandoulière: elle était devenu encombrante. Au bout de 1500 mètres je me rends compte que cet embouteillage déjà présent aux abords de Kintambo-Magasins était simplement dû au fait que ceux qui venaient dans le sens opposé avaient créé une deuxième bande. Si seulement ils avaient été disciplinés je ne serai pas en train de transpirer sous cette fine pluie!!!Passé l'obstacle la circulation devient normale mais personne ne s'arrête pour me prendre malgré mon pouce levé.
Je marche, je marche, je marcherai jusqu'à Météo, là où les premiers passagers en provenance de Kintambo descendent. je vais en remplacer un dans un taxi. En sueur, j'espère n'avoir pas incommodé mes voisins.
J'ai eu mon premier baptême depuis mon retour: j'ai marché à pied. C'est toujours bon pour la santé.
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