Chronikin

Chronikin

Chroniques du règne de Joseph Ier Roi de Bonobie

Les chroniques-ci furent inspirées par Sieur Patrick Rambaud de l'Académie française dont nous ne sûmes pas à ce jour si elles lui plurent. Elles lui furent également dédiées.

De ce pays nommé la Bonobie que tout le monde connaissait, dont le monde entier enviait la richesse et dont aucun média sérieux ne parlait, nous avions décidé de raconter les soubresauts et les peines du Roi et de ses sujets  sans tomber dans l'angélisme ou l'antijosephisme primaire.

Comme Sieurs Rambaud et Saint Simon nous nous sommes contenté de relater ces faits dignes d'intérêt sans les déformer;  nous avons fait oeuvre d'historien et espéprons que les générations à venir trouveront dans ces écrits de la matière pour bien comprendre ce que fut la Bonobie au début du vingt et unième siècle.


Présentation de la Bamboulie-Comment la Bamboulie devint Bonobie par la seule volonté du Monarque clairvoyant

Le territoire de la Bamboulie  était immense. Il était situé très exactement entre le nord de l'Afrique du sud et le sud du Sahara. Par ses dimensions et ses richesses, il se rapprochait de la République démocratique du Congo, ce pays qui se croyait fort et puissant avant d'être humilié par la minuscule abeille rwandaise vers la fin des années 1990. Pendant longtemps la Bamboulie fut considérée comme le pays d'où viendrait le développement de l'Afrique. L'idée était si présente dans les esprits que Frantz Fanon, un homme aussi précoce qu'intelligent déclara sans sourciller: "L'Afrique a la forme d'un revolver dont la gachette se trouve en Bamboulie". Au cours de son Histoire récente, la Bamboulie induisit en effet le développement d'un pays, un seul, un petit royaume perdu au milieu de la lointaine Europe dont l'un des souverains barbu avait eu le génie de coloniser un pays quatre-vingts fois plus grand que son minuscule royaume. Depuis cette époque, la Bamboulie avait signé son destin: celui d'être toujours vaincu par des états minuscules, plus petits que lui.  Le géant s'était tiré une balle dans les pieds. Sous ceux-ci gisaient de nombreuses richesses stratégiques le faisant qualifier de scandale géologique. Sur ces terres vivaient un peuples pauvre, les Bamboula, dont l'indépendance volée par le colon était devenu un amer souvenir. Le long règne d'un roi despote venu de la forêt équatoriale avait fini par mettre à genou celui que l'on qualifiait jadis de géant de l'Afrique.

La fin de sa royauté fut triste et risible. Il s'enfuit à bord d'un appareil volant imitant l'oiseau naturel, laissant derrière lui l'image d'un monarque fatigué et amaigri.

Le nouveau roi qui lui succéda avait à peu près le même âge qu'il eut à son accession au trône. Il était jeune et portait le même prénom, celui du mari de Marie à Nazareth, le seul homme cocufié par Dieu le père lui-même.

Son arrivée au pouvoir fut saluée par la petite élite intellectuelle fatiguée des querelles politiciennes et des rebellions à n’en plus finir et aspirant à mener une vie de pacha. Très vite, cette petite crasse intellectuelle adhéra à la queue leu leu au parti de notre Monarque créateur. Il était de bon ton de défendre la médiocre pensée de Sa Majesté. A la pauvreté de la pensée du Souverain réfléchi, les Professeurs ordinaires, extraordinaires,  associés, full, et autres Chefs de travaux, Assistants ou Chargés de pratique professionnelle associait la richesse du concept parfois construit de toute pièce. La chose n’était au fond pas si compliquée : il suffisait d’ajouter un « isme » au nom du monarque et d’y placer tout ce qui touchait plus ou moins à la pensée et aux actions du Monarque actif.

Très vite, le Monarque agité prit sa première décision. Il tenait à marquer de son empreinte son passage à la tête du Royaume. Il décida que le nom porté par cet immense territoire depuis plusieurs siècles n’était pas digne de l’Etat qu’il avait imaginé de construire pour ses sujets. Il décida que le pays s’appellerait désormais sans qu’on ne sache pourquoi « Bonobie ». A des gazetiers qui insistèrent pour savoir pourquoi ce nom et pas un autre, le Monarque intelligent répondit par une question qui fit le tour des médias aussi bien les gazettes que les fenestrons publics et privés:

« N’avez-vous pas perçu que ce nom sonne mieux que l’ancien et que mon intention est de donner à mon peuple le meilleur qui soit dans tous les domaines ? »

Bonobie sonnait peut-être bien. Mais comment allait-on désigner les habitants du pays ? Notre Habile Monarque convoqua à cet effet la crème de l’élite littéraire du pays. Il y avait là des poètes, des versificateurs, des lexicographes, des linguistes, des romanistes, des germanistes, des africanistes, des romanciers, des nouvellistes, des  académiciens et des musiciens sans oublier des gazetiers. Ils planchèrent sur l’importante question pendant près de deux semaines, soit olus du double du temps prévu par le Monarque Prévoyant et pondirent un énorme rapport de près de huit cent pages dont la conclusion fut que les habitants de la Bonobie seraient appelés… les Bonobos. Ceux qui décidèrent de lire les huit cents pages de leur rapport comprirent qu’en fait entre Bonobiens, Bonobois, Bonobians, ou autre Bonobogue, Bonobo l’emporta parce cela « sonnait bien ». Les savants avaient repris à leur compte les arguments du Valeureux Monarque.

Dès lors, les membres de la cour reprirent en cœur ce qui devint très vite dans leur bouche devint une ritournelle :

« Sa majesté veut donner à son peuple le meilleur qui soit en tout domaine ».

Le plus zélé à répéter la nouvelle comptine fut sans doute le bien nommé Comte Quidira Seigneur de Kassongo qui avait hérité de la charge de porter la parole du Monarque Taciturne. Cette tâche était la moins difficile à mener tant la parole du Leader Magnifique brillait justement par son absence de lest et de consistance. Durant les derniers mois, cette parole s’arcboutait sur deux mots devenus magiques et porteurs de pouvoir à force d’être portés par le Comte Quidira : « Cinq travaux ».

En effet, non content de se prendre pour Hercules, Notre Souverain Erudit tenait à mettre en avant son humilité. Ainsi notre Discret Monarque se contenta de cinq travaux au lieu de douze en guise de programme, question de ne pas figurer à côté d’un héros qui eut pu lui faire de l’ombre dans les manuels d’Histoire. Notre Souverain éclairé se promettait de se baser sur les réalisations de ces cinq travaux pour battre campagne aux prochaines élections impériales que les évènements qui se déroulaient dans la très proche Ivoirie allaient influencer certainement.



08/01/2011
4 Poster un commentaire