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BOTETHI FAIT DES VAGUES ...APRES SA MORT

 

BOTETHI FAIT DES VAGUES…

APRES SA MORT

 

Par Magloire MPEMBI NKOSI 

 

 

L’image de la veuve éplorée pleurant devant la tombe de son mari et criant toute sa douleur : « Qu’est-ce que je vais dire aux enfants ? ». Cette image a marqué les esprits. A vingt-neuf ans on ne devrait pas mourir. C’est pourtant ce qui est arrivé à Daniel Botethi, 1er Vice-Président de l’Assemblée Provinciale de la ville-province de Kinsahsa Il é été abattu sauvagement le dimanche 6juillet 2008 aux environs de 2h00 du matin dans les environs du Palais des Marbres par des éléments de la Garde Républicaine.

Cet assassinant a été mis au départ sur le compte de l’insécurité générale qui règne à Kinsahsa. Personne n’a voulu voir dans l’assassinat de Botethi une main noire politique. Le Père de la victime a déclaré que son fils a été la victime d’un crime crapuleux.

Dans la mesure où le quartier était connu comme insécurisé, que Shabani Nonda le capitaine de l’équipe nationale de football a été dépouillé de sa montre quelques jours plus tôt, que Bababaswe a été attaqué dans le même périmètre, que chaque jour de nombreux congolais sont attaqués et tués, on était enclin à croire que Botethi n’a été que la victime la plus célèbre d’une bande des malfrats. Dommage pour ce jeune homme qui était certainement promis à un avenir brillant.

Pendant le deuil, de nombreux politiques ont montré leur sympathie à la famille de l’illustre disparu. On a tout de même déploré l’apparente indifférence au sommet de l’Etat. Apparemment ni le Premier Ministre, ni le Président de la République n’ont fait de déclarations à ce propos. Ils auraient pu faire montre de plus d’empathie. Peu importe. Le procès organisé en flagrance et en audience foraine se veut être cathartique pour la société congolaise. Trop c’est trop. On en a marre de compter les morts tous les matins dans les quartiers de Kinshasa. Pourtant, malgré le déroulement de ce procès, on continue à tuer.

Un des présumés assassins a raconté que le crime était commandité. Il n’y avait rien crapuleux. Botethi était attendu. Les assassins étaient informés de ses faits et gestes. Rien n’a été volé. Et c’est le Gouverneur de la ville qui tué le 1er Vice Président de l’Assemblée Provinciale. Il aurait promis un exil doré aux meurtriers. On tombe de nue. Les faits sont graves. Quel crédit faut-il accorder aux propos du prévenu Patrick Muwewa ?

Les Kinois sont dans la perplexité.  Il vaut mieux attendre que la Justice fasse son travail. En attendant, le plus inquiétant serait le fait que Botethi ait été abattu délibérément. S’il ne s’agit pas d’un crime crapuleux, il faut trouver les commanditaires. Il ne faut pas que les assassinats politiques soient noyés dans une prétendue insécurité générale  plus ou moins entretenue. En attendant, on a peur. On rentre plus tôt et on s’enferme à double tour.

 

Il vaut mieux se protéger soi-même en attendant que le Gouvernement ne prenne ses responsabilités.



23/07/2008
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