Chronikin

J’assisté hier à Bruxelles, à une Conférence sur la situation en RD Congo animée par Charles Onana, Emmanuel Nashi et Cynthia Mc Kinney.

Plus de 500 personnes, en très grande majorité des congolais étaient présents dont entre autres le député Eugène Kabongo Ngoy et Mme Justine Mpoyo Kasavubu.

Charles Onana a expliqué le sens de son action, révolté par l’injustice dont est victime la population congolaise. Pour lui, les évènements malheureux de 1994 au Rwanda ne sont pas assimilables à la Shoah et ne sauraient en aucun ca servir de prétexte pour piller les ressources du Congo tel que se le permet le dictateur Kagame.  « Malgré les menaces, je serais toujours là pour défendre le Congo » a-t-il martelé en conclusion.

Pour Emmanuel Nashi, la métaphore de l’idiot chinois qui regarde le doigt alors qu’on lui montre la ligne a servi de fil conducteur à son propos. Dire comme on l’entend parfois que ceux de l’est ont voté pour Joseph Kabila c’est admettre que les dernières élections étaient libres et démocratiques, ce qui est loin d’être le cas. Ceux du Kivu, comme tous les autres congolais sont les victimes du capitalisme international mondialisé. Se focaliser sur les dirigeants actuels du Congo, dont il ne dilue pas la responsabilité, c’est regarder le doigt au lieu de regarder la lune. Toute la stratégie de criminels consiste justement à diriger nos regards vers le doigt plutôt que vers la lune.

De Cynthia McKinney on retient les idées-forces ci après : le Blanc s’est évertué à opposer les Noirs américains et les Noirs africains ; tant que l’Afrique ne sera pas libre, les Afro-Américains le seront pas non plus et enfin les Criminels responsables de la situation actuelle à Gaza et dans les territoires occupés sont les mêmes qui sont responsables de la situation du Congo.

Cynthia Mc Kinney affirme avoir rencontré Joseph Kabila et n’avoir pas perçu de sa part une compassion particulière à l’évocation du décès de son Père, Laurent Désiré Kabila. Concernant Paul Kagame, elle a eu les mots ci après: « Lumumba was killed by a negro, I expected that the man who shot Laurent Désiré Kabila was a negro, Paul Kagame is a black man and Paul Kagame is the worst of worts… ».

Si j’ai pu profiter de l’occasion pour faire dédicacer mon exemplaire du livre d’Onana, j’ai été déçu par la qualité du débat tant sur le plan de la forme (indiscipline des participants incapables de discours concis et précis) que du fond. C’est à peine si dans leurs discours, les Congolais présents ne capitulaient pas et imploraient Onana et McKinney de faire le travail à leur place. Un journaliste d’Antenne A, se plaignant accessoirement de n’avoir pas reçu d’accréditation pour couvrir l’évènement, a soupçonné Onana de sympathie pour la cause congolaise en raison principalement de sa supposée appartenance au groupe Bantou comme la majorité des Congolais. C’est avec une certaine rudesse qu’Onana lui a remonté les bretelles sous les applaudissements nourris de l’assistance : « Je suis un kamikaze de la vérité et de la justice ».

La soirée a été conclue par ce mot d’ordre : les Congolais doivent avec l’aide de leurs vrais amis dans le monde, prendre leur destin en main.

Magloire Mpembi Nkosi