HOPITAUX SANS MEDECINS
RD CONGO
HOPITAUX SANS MEDECINS !
Par Magloire MPEMBI NKOSI
Faute d'être parvenu à un accord satisfaisant, les médecins regroupés au sein du Syndicat National des Médecins, SYNAMED en sigle ont radicalisé le mouvement de grève qui était déjà en cours depuis quelques semaines.
La radicalisation consiste en la suppression du service minimum qui était jusque là assuré et qui consistait à s'occuper des malades déjà hospitalisés, à assurer les urgences et le service de garde.
Selon le communiqué diffusé par le SYNAMED, pendant quatorze jours soit du 14 au 28 janvier 2008, les Médecins des services publics arrêtent de travailler et ce pour faire pression afin d'obtenir l'application du statut spécifique du médecin signé et promulgué par le Président de la République Joseph Kabila Kabange.
Les patients seront orientés vers les cliniques privées de leur choix. Ceux qui étaient en cours d'hospitalisation ont vu leurs dossiers clôturés. Ce mouvement de grève s'inscrit certainement dans le cadre des cinq chantiers qui comptent entre autres la snté. La situation socio-économique du médecin congolais est loin d'être reluisante. Cette profession qui exige de longues études et suppose beaucoup de sacrifices tant pour les familles que pour les candidats eux-mêmes se révèle finalement être un désastre sur le plan financier. Un phénomène de clochardisation s'installe dans la profession surtout parmi les jeunes malgré l'aura dont elle semble jouir au sein de la population. Cette relative précarité est à la base de la survenue de certains drames.
A Livulu par exemple, la femme d'un médecin a été battue par le bailleur pour être rentrée vérifier qu'elle avait bien fermé sa porte. Pour ce dernier, c'était une façon de le soupçonner de félonie. Pourtant, le statut spécifique prévoit entre autres des indemnités de logement. S'il était appliqué, il mettrait le médecin à l'abri de tels incidents.
Il arrive souvent aux médecins de prendre le transport en commun et de se retrouver coincé dans les taxi-bus. Transpirant et suffocant, perdu dans cette mêlée des gens honnêtes et sincères, ils rongent leurs freins et espèrent passer inaperçu. C'est souvent en ce moment là qu'un ancien patient, se souvenant de bons et loyaux services reçus, va l'apostropher : « Bonjour Docteur ! » apprenant ainsi à tous les passagers que le monsieur suant à grosses goûtes avec une chemise au col noirci témoin des difficultés de transport est en train de se rendre à l'hôpital pour opérer…
Magloire MPEMBI NKOSI
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