Chronikin

On ne prête qu’aux riches !

Mots-clés : Mohamed Lahouaiej Bouhlel, Nice, attentat, Islamisme, emballement

Le 14 juillet 2016, jour de la fête commémorant la Révolution française, à Nice, le feu d’artifice marquant le clou de la journée tire à sa fin. Un homme seul, à bord d’une semi-remorque louée quelques jours plus tôt dévale en zigzaguant la célèbre promenade des Anglais[1] ne se préoccupant pas des milliers des touristes présents. Le bilan est lourd : quatre-vingt-quatre morts et plusieurs blessés,[2] dont certains dans un état critique.

La carte d’identité de l’auteur du carnage, laissée en évidence dans le camion a permis de l’identifier rapidement. Il s’agissait de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien en séjour régulier en France, mariée à un franco-tunisienne, sa cousine avec qui il a eu trois enfants. Manifestement le couple battait de l’aile, la femme ayant demandé le divorce, une situation que M L Bouhlel vivait très mal[3].

Avant même les conclusions de l’enquête, la nature islamiste de l’attentat et la paternité de Daesh étaient évoquées notamment par les politiques[4].

Pourtant le profil de l’auteur de l’attaque n’était pas de nature à évoquer un quelconque lien avec la mouvance islamiste. Mohamed Lahouaiej Bouhlel était un homme à femmes (et à hommes) à la sexualité débridée. Il vivait loin des préceptes religieux, n’allait pas à la Mosquée, ne faisait pas le ramadan, mangeait du porc et semblait ma dans sa peau ; violents, asocial, voire dépressifs. Peu importe, à partir du moment il avait le même patronyme que le prophète la nature daeshienne de l’attaque ne pouvait faire l’objet d’un doute. Et comme pour taire les critiques sur ces prises de position politiques à l’emporte-pièce, la notion de radicalisation express a été évoquée par le ministre de l’Intérieur Bernard Caseneuve entre autres[5]…

Cependant, plus de vingt-quatre heures après les faits, Daesh rechignait à revendiquer l’attaque. Finalement, sollicité de toute part, Daesh par opportunisme (?) a fini par revendiquer l’attentat confirmant par la même occasion la clairvoyance des politiques[6].

L’attaque de Nice rappelle la fusillade de la boîte gay d’Orlando. Décrite comme homophobe et islamiste, l’attaque a pourtant été commise par un homosexuel si peu religieux[7]… Évidemment la revendication par Daesh de l’attentat a ici aussi opportunément justifié a posteriori les conclusions initiales des experts et les mesures à venir pour lutter contre le terrorisme[8].

La possibilité d’une psychose ou celle de l’acte fou d’un déséquilibré n’a jamais été évoquée. Quand on s’appelle Mohamed, on ne déprime pas, c’est bien connu[9].

Au final, la grande leçon à retenir de ces dernières tragédies est que tout musulman ou Arabe, même non pratiquant, est un terroriste potentiel capable de se radicaliser à la vitesse de l’éclair… Peut-on dès lors imaginer le type de mesure que les autorités prendront pour contrer ces nouveaux islamistes qui fument, boivent, baisent, fréquentent des prostitués pour mieux cacher leurs funestes destins ?

Zola M Mokemo