Chronikin

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Tendresse pour une mère

Tendresse pour une mère

Cette femme assise devant moi a 50 ans. Elle les assume. Elle ne les fait pas. Son pagne multicolore comme les aime bien les africaines est en partie cachée par un voile noir témoignant de son appartenance à la religion musulmane.

Elle a survécu à Ebola, le tueur de masse sans pitié qui a sévi en Afrique de l’Ouest voici deux ans. Elle l’a eu en s’occupant de son mari.

 

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Des trois épouses, elle est la seule à avoir choppé le virus. Son mari est mort. Il lui a laissé cinq enfants dont elle s’occupe. Il lui a aussi laissé les enfants nés de ses coépouses dont elle s’occupe. Ils sont dix au total qu’elle doit nourrir avec son petit commerce. Aucun homme ne veut l’épouser. Ils disent que la charge qu’elle porte est trop lourde pour être partagée Quand elle en parle, elle pleure, elle est triste…Mais elle me dit aussi que Dieu lui vient en aide. Elle est la première épouse de son défunt mari, si elle baisse les bras, ses enfants mourront de faim et de soif. J’ai eu envie de lui demander pourquoi les autres épouses ne s’occupaient pas pleinement de leurs enfants. Je suis ravisé, me disant que ma question n’aurait peut-être pas de sens. Et pourtant, elle y a répondu par la suite, devinant certainement mon intention. Ces femmes sont jeunes, je dois m’en occuper. Je dois être forte.

En partant elle a demandé mon numéro de téléphone. Elle aimerait continuer à parler avec moi, plus tard. Sans traducteur Malinké-Français sur la ligne, cela va être compliqué. Elle a souri de ma remarque et m’a alors dit qu’elle appellerait ma traductrice qui se chargera de transmettre ses messages et mes réponses. Elle est partie digne…

Magloire

 



14/10/2016
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